- Avis : L’éditeur Talents Hauts s’est donné pour axe de lutter contre les stéréotypes sexistes, il veut transmettre un message : c’est toujours un exercice délicat, dans ce cas, la plupart des livres tombent dans la démonstration. Où est l’authenticité du récit dans ce cas ? Les personnages seront-ils autre chose que des porte-noms sensés incarner une thèse… le chemin est périlleux. Pourtant ici ça fonctionne. On s’attache au jeune qui réussit avec son groupe de rock. Ses réflexions sont bien amenées, ses angoisses crédibles, les dialogues sonnent juste que ce soit pour évoquer la découverte de l’homosexualité d’un ami, ses sentiments amoureux, ses doutes sur la séduction. Seul le titre est décevant, il est accrocheur, certes, mais ne correspond guère au récit, puisque le narrateur se pose beaucoup de questions.
- Avis : Jack est tout simplement terrifié par la révélation de son père. Adolescent, elle ne l’aide pas à se construire. Sa réaction est une fuite, un moyen de ne pas affronter la réalité. D’un frère ou d’une sœur il pourrait sans doute l’accepter mais d’un père. Comment a-t-il pu vivre avec sa mère, le concevoir lui ? Deviendra-t-il gay lui aussi un jour ? Le roman A.M.Homes raconte le cheminement de Jack vers son père. Un peu manichéen parfois mais jamais caricatural. Si chaque lecteur peut comme Jack à la fin du roman faire la part des choses, s’ouvrir l’esprit, regarder la différence comme une richesse, se méfier des jugements hâtifs, apprendre la tolérance, alors ce roman aura fait gagner à chacun un peu plus d’humanité.
- Avis : Déjà dans la même collection, Catherine Zambon avait signé un roman fort avec Kaïna Marseille. Ici on découvre une jeune adolescente de seize ans qui doute. Mal dans sa peau oui mais pas à cause de son poids non. Elle doute parce qu’elle ne sait pas qui elle est. Elle ne sait pas si c’est normal de désirer aussi fort la peau et le corps d’une fille quand on est une fille. Elle était loin d’imaginer trouver du réconfort et de l’empathie chez une vielle femme, seule, isolée dans une ferme à faire du fromage avec pour seule compagnie une chienne en fin de vie. Pourtant c’est avec des mots simples et sans aucun préjugé que cette femme va l’aider à s’accepter comme elle est, homosexuelle. L’auteure trouve la force par les mots. Gouine, elle ose parce que l’homosexualité n’est pas une honte à porter, une tare à cacher. Alors osons !
- Avis : Le récit s’organise autour de chapitres mettant en scène tour à tour Dante et son frère Adam. Chacun racontant ses difficultés au quotidien, ses doutes face à l’avenir. Un roman sur le thème des enfants parents, sur l’immaturité des garçons adolescents, sur l’importance de la contraception. Dommage que ce ne soit qu’une succession de clichés. Juste au moment où Mélanie arrive, il faut changer la couche, Emma a fait caca. Est-ce un hasard aussi si le père de Dante a lui même épousé sa mère parce qu’elle était enceinte? Quant à Adam le petit frère gay, il a justement l’instinct maternelle. Sans oublier les services sociaux prêts à tout pour le bien de l’enfant. Mais aussi les homophobes, les adolescents jaloux en échec scolaire… Un sujet important qui ainsi traité a toutes les chances de manquer sa cible.
- Critique :
- Avis : Le roman est présenté comme un fait divers s’étant réellement déroulé, le narrateur étant un homme, à l’époque élève de l’instituteur. Le sujet du roman est intéressant : le rejet de l’homosexualité assimilée à la pédophilie dans la France des années 60, et traité avec tact et sensibilité. Néanmoins, certains passages sont un peu rapides (le jeune garçon mène l’enquête et parvient très/trop vite à sa résolution en convainquant de manière un peu facile les gendarmes…).
- Appréciation : Pourquoi pas - Nom du critique : Anne Crétois-Legrand - Date :janvier 2010
- Avis : Une bande dessinée particulièrement réussie, qui donne à voir une Afrique des années 70 gaie et moderne. Les jeunes qui peuplent les planches colorées de cet album ne sont pas stéréotypés: si certaines filles se retrouvent mères bien jeunes, d’autres comme Aya tentent de gagner leur indépendance, et toutes sont en tout cas pleines d’énergie et de ressources, liées par une indéfectible amitié. Du côté des garçons, si beaucoup jouent les gros bras auprès des filles, d’autres sont plutôt attirés par les autres garçons, et si certains montent leur petite entreprise, d’autres sont terrorisés à l’idée de devoir reprendre la riche entreprise familiale de leur père. Un détail non négligeable: dans chaque tome, l’histoire s’étend sur une centaine de pages, pour le plus grand plaisir des lecteurs.