Présentation
L’auteur
Il n’est pas aisé de recueillir des informations fiables et définitives sur la vie et l’œuvre de Vitsentzos Cornaros. On semble avoir établi que l’écrivain était le fils de Jacob Cornaros, aristocrate vénéto-crétois et qu’il naquit près de Sitia, en 1553. La Crète, d’abord possession byzantine depuis le IXe siècle, se trouve alors sous la domination vénitienne. Cornaros épouse Marietta Zeno, une crétoise aisée, et s’installe àCandia. Lorsque la grande peste frappe l’île, en 1591, le poète choisit, avec quelques autres membres de la noblesse, de ne pas quitter la ville et de servir au contraire comme Provveditore alla Sanita (Administrateur àla Santé publique). Cornaros, àl’image des nobles catholiques de Venise, a reçu une culture hellénique, mais les documents écrits de sa main retrouvés dans les archives crétoises sont retranscrits dans l’alphabet latin. Si on sait peu de choses de la vie du poète, le doute plane aussi sur sa mort : survint-elle en 1613 ou 1614, comme l’indique l’édition du texte, ou bien en 1617, comme l’affirment d’autres sources ?
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L’œuvre
1. Erotocritos, un immense poème d’amour longtemps méconnu
En dehors d’un autre poème, Le Sacrifice d’Abraham, Erotocritos est la seule Å“uvre que l’on puisse attribuer sans risque de se tromper àVitsentzos Cornaros. Rédigé vraisemblablement entre 1595 et 1605, cet immense poème, de plus de 10 000 vers, proche de l’épopée mais que l’on qualifiera plutôt de romance héroïque, est considéré comme le chef-d’œuvre de la poésie crétoise et il marque une étape importante dans l’histoire de la littérature grecque. « La poésie grecque d’aujourd’hui, [écrit Georges Séféris dans la postface qui accompagne notre édition], remonte aux années de la Renaissance crétoise. » (p.275)
Pourtant, cette reconnaissance fut tardive et elle ne doit pas faire oublier les siècles de mépris dans lequel on tint l’œuvre. Mépris relatif, il est vrai, si l’on songe que le poème connut un succès immédiat et constant dans les milieux populaires crétois. Mais au début du XXe siècle, certains universitaires grecs classaient encore l’œuvre de Cornaros parmi « les livres ornant la bibliothèque des domestiques. » (p. 261).
2. Un poème national grec àla confluence de plusieurs traditions littéraires européennes
Élevé aujourd’hui en Grèce par beaucoup au rang de poème ou roman national, Erotocritos constitue un témoignage frappant de la naissance d’un patrimoine littéraire européen, issu de la rencontre de multiples influences. Les sources du poème sont aujourd’hui connues, après des siècles de flottement.
La Renaissance, comme le rappelle Séféris dans la postface, est une époque « qui voit un extraordinaire brassage de courants intellectuels d’époques et de pays différents » (p. 277). La Crète, terre de rencontre, terre hellène et vénitienne, n’échappe pas àce mouvement immense d’influences.
Le sujet principal de ce texte qui se présente ànous comme un roman mais qui est aussi un poème, est tiré d’un roman français de chevalerie publié en 1478 et accueilli avec grand succès dans toute l’Europe, Le Roman de Paris et Vienne, du Marseillais Pierre de La Cypède. Cornaros utilise probablement une traduction italienne qu’il adapte pour satisfaire les goûts du monde crétois des XVIe et début du XVIIe siècles. Si l’emprunt au modèle français est évident, le poète crétois en fait un usage assez libre, et Séféris tient que l’imitation, en bien des points, dépasse largement le modèle.
Le Roman de Paris et Vienne a sans doute inspiré Cornaros, mais ce n’était pas sa seule source. Les preuves de l’influence de la poésie de la Renaissance italienne et, en particulier, de l’œuvre de L’Arioste, Orlando Furioso, et de la littérature de l’emblème pratiquée en Occident sont abondantes. Au XVIe et XVIIe siècles, les auteurs d’emblèmes (emblemata amatoria) rajeunirent les métaphores désuètes de la poésie, particulièrement dans la façon dont elles abordaient l’amour.
Parallèlement aux sources occidentales, d’autres influences se font sentir, notamment celles du poète Chortatsis1, celle des chants populaires crétois tout comme certaines romances en vers d’origine byzantine.
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3. Un poème vénitien et crétois
Mais avant de devenir, tardivement, un poème national grec, Erotocritos fut et reste un roman ou un poème marqué par son origine vénitienne et crétoise. Le décor de l’œuvre est celui des latins d’Orient, mais transposé dans une antiquité idéale.
Le contexte historique est visible au chant II du poème. L’importance particulière accordée ici par l’auteur au combat symbolique entre Spitholiontas le Caramanite et Charedimos le Crétois témoigne de l’allégeance vénitienne du poète et reflète la lutte entre cette Crète soumise àVenise et la Turquie. Spitholiontas représente le Turc, hostile, amoureux du seul combat et justement défait par Charedimos. L’origine proprement crétoise est elle aussi très marquée : sérénades, escapades amoureuses, admiration pour la bravoure, importance de la pureté de la femme àtravers sa virginité sont autant de reflets du monde crétois de l’époque.
4. Une publication tardive
Erotocritos est publié en 1713 àVenise, près d’un siècle après la mort du poète, alors que beaucoup d’autres Å“uvres crétoises de moindre qualité sont imprimées plus tôt. Il faut attendre encore deux siècles pour voir apparaître une édition complète, réalisée par Stéphane Xanthoudidis2, en 1915.
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5. Le récit
Immense poème, roman héroïque, Erotocritos se présente ànous comme un drame, en cinq actes – ou cinq chants – qui se termine de la manière la plus heureuse qui soit.
Erotocritos, fils de Pezostratos, le conseiller le plus fidèle du roi Héraclès d’Athènes, tombe amoureux de la fille du roi, Arétousa, àqui il chante des sérénades nuit après nuit, accompagné de son confident Polydoros. Arétousa, intriguée et enchantée par ces belles chansons nocturnes, tombe amoureuse de son admirateur inconnu. Héraclès, désireux de savoir qui est cet homme qui chante si bien, envoie dix hommes pour se saisir de lui. Mais Erotocritos refuse de se voir trahi et une bataille s’engage, dont le jeune homme sort vainqueur. Après cette bataille contre les hommes du roi, Erotocritos décide de partir àl’étranger dans l’espoir d’oublier Arétousa, mais il en est incapable, et, lorsqu’il retourne àAthènes pour voir son père malade, il découvre que la jeune fille est également amoureuse de lui (Chant I).
Le roi Héraclès a ordonné un tournoi pour réconforter sa fille accablée. Participent àce tournoi des seigneurs et des princes de toutes les contrées voisines. Mais c’est Erotocritos qui sort vainqueur et reçoit des mains d’Arétousa, àla torture de côtoyer de si près son « amant », la couronne de la victoire (Chant II).
Après de nombreuses rencontres nocturnes secrètes – et néanmoins chastes – entre les deux amoureux, Erotocritos, par l’intermédiaire de son père, demande la main d’Arétousa au roi. Le roi, rendu furieux par cette requête qu’il considère comme un affront (car Erotocritos est d’une moindre extraction, cf. thèmes du roman), donne au jeune soupirant quatre jours pour quitter la patrie et décide de donner sa fille en mariage au prince de Byzance. Erotocritos s’expatrie, avec àson doigt, confiée par Arétousa, une bague qui tient lieu de promesse de mariage (Chant III).
Face au refus entêté d’Arétousa d’épouser le prince de Byzance, Héraclès l’enferme dans un sombre donjon avec sa fidèle nourrice, Phrosyne. Elle y restera, inflexible, trois longues années, jusqu’àce que le roi de Valachie, Vlandistratos, attaque le roi Héraclès et Athènes. La ville est sur le point de tomber aux mains des Valaques quand Erotocritos, transformé en un chevalier àla peau noire par un filtre magique, arrive àtemps pour défier et tuer Aristos, le champion du roi Valaque dans un combat singulier (Chant IV).
Erotocritos est vainqueur, mais gravement blessé il est transporté au palais d’Athènes, dans la chambre de sa bien-aimée. Le roi veut lui donner tous ses biens; mais le jeune homme, toujours méconnaissable grâce au philtre, demande comme récompense la main d’Arétousa, si elle y consent. On présente la demande de mariage àla jeune fille qui refuse, ne sachant pas qu’elle se trouve face àson amant. Erotocritos désire mettre jusqu’au bout la fidélité d’Arétousa àl’épreuve et lui annonce d’abord sa mort. Finalement, il boit une nouvelle potion magique qui lui rend sa véritable apparence. Une scène de retrouvailles émouvante s’ensuit, et les deux amants sont mariés avec la bénédiction du roi, pour régner heureux jusqu’àla fin de leurs jours sur le royaume d’Athènes (Chant V).
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Les thèmes
Le chant I présente, dès son ouverture, les thèmes fondamentaux du poème : «Les incessantes vicissitudes de la roue du Destin, le cours mouvant et fluctuant du temps et des choses, le fracas des armes, les chagrins et les discordes, la puissance de l’Amour, la force de l’amitié, voilà, [nous dit le poète] ce que je veux vous narrer aujourd’hui en vous en montrant les conséquences sur un jouvenceau et une jeune fille que lia un tendre amour pur de toute tache. » (p. 9).
Beau programme auquel le poème, ou le roman (comme on voudra), se charge en effet de répondre, point par point.
1. Erotocritos et Arétousa, ou l’amour àl’épreuve du temps
« Les incessantes vicissitudes de la roue du Destin, le cours mouvant et fluctuant du temps », dit le poète. Voilàbien un des thèmes majeurs de ce beau récit en cinq tableaux. Il en faudra en effet du temps aux deux amants pour se rejoindre enfin, plus de trois ans entre le moment où Erotocritos aperçoit la jeune princesse, tombe amoureux d’elle au point d’en perdre le sommeil et l’épouse.
C’est qu’il faut àl’amour des épreuves, et la première, semble nous dire le récit, est celle du temps. D’ailleurs, le héros a failli mourir au moins deux fois : lors du tournoi qui occupe le chant II et lors de la guerre qui oppose sa patrie aux Valaques.
Le temps est une dimension omniprésente du récit : c’est lui, d’abord qui doit apporter un remède àcet amour qui semble impossible, comme ne cessent de le marteler les deux fidèles confidents des amants, Polydoros, auprès d’Erotocritos, Phrosyne, auprès d’Arétousa. Le temps qui est donc la première épreuve, avec son auxiliaire, le voyage. « Pars pour l’étranger, [conseille Polydoros àson ami,] vois comment les gens y vivent, quelles langues ils parlent » (p. 39).
Mais ce temps-là, on s’en doute, ne fait pas son effet, et l’amour, loin de s’épuiser, se renforce. C’est justement làqu’est le message : il fallait aux deux amants mettre àl’épreuve leur fidélité mutuelle et cette épreuve a été franchie avec succès. Ils se sont jurés de ne point cesser de penser l’un àl’autre, Erotocritos a passé àson doigt le symbole de cette fidélité, la bague d’Arétousa.
Mais les rigueurs imposées aux deux amoureux pourront peut-être paraître aux élèves excessives, si on juge la réaction d’Erotocritos àla fin du récit : une fois mis en présence de sa belle, alors qu’il est toujours méconnaissable, àcause du philtre, il tarde àse faire reconnaître d’Arétousa. Pire, il lui annonce sa mort ! C’est qu’il veut éprouver sa fidélité jusqu’au bout, au risque de la faire mourir. «Erotocritos, [dit le poète,] n’en avait-il pas assez, n’était-il pas satisfait de la fidélité de la pauvre Arétousa ? Fallait-il qu’il s’assure ànouveau, en la faisant souffrir, si elle l’aimait ou avait changé d’avis ? » (p. 233)
Si l’amour doit triompher de l’épreuve du temps, il est une autre épreuve que le récit s’attache àfaire franchir àses héros : celle de la distance sociale qui existe entre les deux protagonistes. Arétousa est fille de roi alors qu’Erotocritos n’est que le fils d’un conseiller de ce même roi. En conquérant le cÅ“ur de la jeune fille, le jeune homme cherche àcasser un tabou moral et social. Sa demande, comme le lui rappellent Polydoros d’abord, son père ensuite et enfin le roi en personne, est tout bonnement inconvenante, inadmissible. « Car c’est une tâche impossible que de chercher àatteindre les rois, leurs royaumes et leurs richesses. Si vaste est le fossé qui sépare les humbles des puissants. » (p. 15) Un tel défi, c’est Polydoros qui parle, « ce sera la mort pour toi, la souffrance pour ton père. » (p. 15).
Mais la première leçon du récit est donc qu’un amour fidèle, àforce de temps, de patience et de persévérance, triomphe des obstacles sociaux qu’on lui inflige. «Quiconque a lu et compris [conclut le récit], qu’il ne s’égare pas dans les dangers et garde toujours espoir. » (p. 253)
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2. L’amour àl’épreuve de la vaillance : un roman de chevalerie
Mais le temps seul ne suffirait pas àrapprocher définitivement les deux amants. Il y faut une épreuve essentielle, qui fait du récit grec un roman de chevalerie, celle de la vaillance.
Erotocritos, jeune homme paré dès l’origine de toutes les vertus, beauté et sagesse – « vraie fontaine de sagesse, fleur de la noblesse » (p. 11) – ne peut prétendre àla main d’Arétousa, jeune fille parée des mêmes qualités, sans faire la preuve de son courage et de sa force héroïque. L’amour, comme dans les romans de chevalerie, se nourrit au sang des combats singuliers pour une dame.
C’est d’abord l’épisode nocturne du chant I qui fait la preuve de la vaillance du prétendant. Il défait, presque àlui seul, dix hommes du roi. « Son chant est de sucre, présage Arétousa, mais son épée est Charon » (p. 24). C’est ensuite bien sûr le tournoi qui occupe tout le chant II qui révèle aux yeux de tous son courage et sa force héroïque. Erotocritos a affronté les plus vaillants guerriers du monde, il est sorti en grand vainqueur, gagnant des mains de sa dame la couronne. C’est enfin la guerre puis le combat singulier contre le champion du roi des Valaques qui consacre le héros.
Héraclès, le roi, apprend enfin que la vaillance vaut tous les titres de noblesse et toutes les richesses. Il était prêt àremettre dans les mains du chevalier au visage noir toutes ses terres et sa fille, et seuls l’aveuglement et l’ingratitude l’empêchaient de voir que ce héros masqué était Erotocritos lui-même. « Tu as vu mes prouesses [, lui assène Erotocritos en fin de roman]. Aucun autre n’en aurait fait autant. » (p. 248).
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3. Les deux Amours, ou Agapé vainqueur d’Eros
On l’aura compris, Erotocritos est un roman didactique dont le thème principal, qui court àtravers tous les autres, est celui de l’amour. Erotocritos, c’est le tourmenté d’amour, telle est la signification de son nom.
Voilàencore un signe qui rapproche l’œuvre de la poésie courtoise ou des romans de chevalerie. C’est bien ici une aventure courtoise qui nous est contée, avec ses épreuves caractéristiques.
Mais si ces rapprochements sont très féconds, comme nous aurons l’occasion de le souligner encore dans la séquence proposée plus loin, on peut toutefois se demander, ainsi que le souligne la quatrième de couverture de l’édition, si nous avons affaire, avec Erotocritos, àun « Tristan et Iseult de la Méditerranée ».
C’est ici que l’œuvre grecque se sépare de ses modèles français du Moyen Âge. Si on y regarde de près, en effet, la fidélité àl’amour et àla dame exaltée dans le roman ou la poésie courtoise est placée sous le signe d’Eros, l’amour-désir ou amour-passion. Tristan aime Iseult d’un amour irrépressible, favorisé par un philtre, amour que rien ne peut éteindre. Et cet amour, c’est làun autre point important, fait fi du mariage : c’est un amour placé sous le signe de l’adultère. Un amour qui se nourrit des obstacles qu’on lui pose, àtel point que Denis de Rougemont, dans son célèbre essai sur L’Amour et l’Occident3 a pu aller jusqu’àaffirmer, jadis, que Tristan et Iseult ne s’aimaient pas mais croyaient s’aimer : qu’on ôte les obstacles, et cet amour s’écroulerait. L’adultère, il est vrai, n’est pas nécessaire àcet amour.
Un autre mythe de la passion, plus tard, viendra dire la même chose, sans adultère cette fois, et ce sera Roméo et Juliette. Mais ce qui rapproche les deux récits, c’est qu’un obstacle absolu se dresse entre les amants : la mort. La mort, dit Rougemont, c’est bien l’obstacle absolu, indépassable qui consacre la séparation mais aussi le mythe. À jamais séparés, Tristan et Iseult ou Roméo et Juliette n’en finissent pas, dans l’esprit des lecteurs, de s’aimer. Faux amour, selon Rougemont, qui vit de l’éloignement dans l’éloignement. « L’amour-passion veut la princesse lointaine. »4
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4. Qu’en est-il dans Erotocritos ?
Si c’est bien le même amour-passion qui, dès les premières pages, se déclare entre les deux amants, foudroyés, percés par les flèches d’Eros – les variations imagées sur le dieu grec de l’Amour sont innombrables dans le cours du récit (brasier, flèches, etc.) – cet amour est d’emblée condamné. La condamnation, àlire attentivement le texte, n’est pas une ruse ni une façade pour justifier plus tard cet amour. Elle vient des confidents, Polydoros et Phrosyne, qui opposent, avec constance et raison, passion et sagesse, mais elle vient aussi àla bouche des deux héros.
C’est Eros, l’amour-passion, plus que la décision du roi, qui entraîne la séparation des amants, comme dans le cycle courtois, mais cette séparation vise àdésamorcer la crise passionnelle, d’abord pour éviter que les amants y succombent – Arétousa laissera tout juste Erotocritos effleurer sa main – ensuite pour la réduire àrien: c’est finalement l’autre amour, Agapé, l’amour-fidélité, consacré dans le mariage, qui triomphera.
La fin du poème, et c’est làune différence de taille avec les récits où règne le mythe de l’amour-passion, est heureuse. Les obstacles sont réellement faits ici pour être vaincus, et non pour être maintenus jusqu’au bout et rendus indépassables par la mort des protagonistes. « Jamais [conclut le texte,] on ne vit un couple si plein d’amour, ni mariage si heureux et réussi. Ils vécurent plus longtemps que la normale, car leur bon cÅ“ur leur donnait la vie comme la source àl’arbre. Ils eurent des petits-enfants qui tous furent riches et Arétousa fut mère et grand-mère. » (p. 252)
Conte de fée final ? Peut-être. Mais poème ou roman didactique, également, qui enseigne àse méfier de l’amour-passion, mortifère, pour exalter l’amour-fidélité, consacré par le mariage.
1 Georgios Chortatsis de Rethymnon (vers 1550-1610) importa en Grèce les formes théâtrales italiennes, ouvrant ainsi la voie au théâtre grec moderne.
2 Stefanos Xanthoudidis (mort en 1928) fut un célèbre historien et archéologue crétois. On lui doit en partie la fondation du musée d’Héraklion.
3 Denis de Rougemont, L’Amour et l’Occident, Paris, édition 10/18, 2001.
4 Denis de Rougemont, Op. Cit., p. 306.