SALOMÉ

Pistes pédagogiques

Le mythe de Salomé peut être abordé en collège dès la classe de 6e. Il trouve en effet toute sa place dans le cadre d’une séquence consacrée à l’étude de la Bible, comme texte fondateur de la culture européenne. On peut ainsi prévoir une séance sur le passage de l’Évangile de Marc, et lui associer la lecture d’un document iconographique au caractère narratif très marqué, comme le tympan de la cathédrale de Rouen ou le tableau de Benozzo Gozzoli.

Mais c’est essentiellement à partir de la 3e, et bien évidemment au lycée, que ce thème peut être exploité de manière approfondie. Les œuvres littéraires qui développent le mythe de Salomé sont en effet d’une trop grande complexité pour un public plus jeune.

Il est alors possible de construire plusieurs séquences, en fonction d’objectifs très différents. Toutes s’attachent à l’étude des textes majeurs de ce mythe, ceux écrits entre 1870 et 1910, période qui correspond du point de vue de l’histoire littéraire à une phase de recherche de nouvelles voies d’écriture face à un Naturalisme en crise, et à l’émergence de nouveaux courants artistiques : le Symbolisme et le Décadentisme.

Chacune de ces séquences prend appui sur une œuvre précise, ou bien se présente comme un groupement d’extraits. Leur point commun réside toutefois dans un désir de mettre en évidence une correspondance étroite avec les arts graphiques. L’analyse iconographique est donc toujours associée à l’étude des textes, et elle prend toute sa place au sein de la progression imaginée pour chacune des séquences proposées.

Ces séquences se veulent des indications de pistes de travail. Les points à étudier dans chacune des séances ne sont donc donnés que de manière synthétique. Ces fils conducteurs ont uniquement comme ambition d’aider à la construction du contenu des séances. Une élaboration qui ne manquera pas de prendre appui sur les précédentes parties de ce dossier.

1. En Troisième : Gustave Flaubert ou la naissance d’un mythe fin de siècle

Corpus de cette séquence :

Textes des Évangiles synoptiques

Gustave Flaubert, Hérodias

Tympan de la cathédrale de Rouen

Séance n°1 – Découverte du mythe de Salomé

Premier support exploité : le tympan de la cathédrale de Rouen

Objectifs de l’analyse :

- Identifier l’iconographie en tant qu’élément d’architecture que l’on retrouve sur la façade d’une église ou d’une cathédrale, donc d’un monument religieux chrétien

- Montrer que cet élément d’architecture doit se lire comme un récit, dont il convient de dégager l’ordre des différentes étapes.

- Montrer que cet ordre est quelque peu mystérieux, qu’il semble ne pas être chronologique, et qu’il représente deux fois le personnage de la jeune fille et donc le désigne comme essentiel.

Deuxième support exploité : Évangile de Marc, 6, 17-29

Objectifs de l’analyse :

- Identifier à l’aide de la source biblique les différents personnages et les étapes narratives représentées sur le tympan

- Mettre en évidence les caractéristiques de présentation, et donc de lecture, d’un texte évangélique (notions de livre, de verset, d’évangile et d’évangélistes)

- S’interroger sur la caractérisation des différents personnages et donc sur la portée didactique de cet épisode dans le cadre de la morale chrétienne

- Informations concernant le personnage de Jean-Baptiste et son rôle par rapport à la figure du Christ dans le Nouveau Testament

Bilan de cette double analyse :

- Une scène d’inspiration biblique

- Un dénouement tragique dans lequel les deux personnages féminins ont une forte responsabilité

- Un récit biblique qui paradoxalement ne propose aucune morale explicite, mais qui est pourtant exploité dans l’iconographie chrétienne médiévale à quelle portée ?

Séance n°2 – Comparaison des récits fondateurs du mythe

Supports exploités : les trois passages des Évangiles consacrés à l’épisode de la décollation

Objectifs de l’analyse :

- Définir la notion d’évangiles synoptiques en montrant que cet épisode est raconté par Marc, Matthieu et Luc, sans pour autant être développé de la même manière

- Opposer les deux récits plus développés de Marc et de Matthieu à celui très succinct de Luc

- Comparer les deux premières versions pour mettre en relief les points communs et les divergences

Bilan de l’analyse :

- Un épisode présenté comme quelque peu anecdotique / récit principal de la vie du Christ à une analepse à valeur explicative

- Une structure narrative qui comporte des ellipses et des silences / motivations psychologiques des personnages à donc des réécritures possibles qui vont donner lieu à des interprétations sans doute divergentes

- Une interrogation / l’interprétation à donner à la représentation du tympan de la cathédrale de Rouen à une condamnation morale de la danse et une caractérisation péjorative de la femme à travers le personnage de Salomé, avatar de la figure tentatrice d’Ève.

Séance n°3 – Une réécriture littéraire de l’épisode biblique

Support exploité : Gustave Flaubert, Hérodias

Objectifs de l’analyse :

- Structure globale du récit: trois chapitres qui renvoient aux trois actes d’une tragédie

- Le couple Hérode-Hérodias comme protagonistes à leur désunion comme moteur du conflit et donc de l’intrigue

- La figure centrale de Salomé, qui apparaît à chaque fin de chapitre, jusqu’à la scène finale de la danse, qui dévoile donc son identité et son rôle dans l’intrigue

- Un récit qui se veut réaliste et historique avec les références aux problèmes politiques et religieux des débuts de l’ère chrétienne et le lexique très technique

Bilan de l’analyse :

- Interrogation sur le classement générique de ce récit(un conte ou une nouvelle?) ce qui permet de rappeler les caractéristiques de ces deux formes de récits courts

- Comparaison avec le texte biblique: une trame narrative respectée mais amplifiée par les portraits psychologiques des personnages

- L’image de l’Antiquité orientale = une période présentée comme décadente mais qui apparaît pourtant comme fascinante, attirante, et qui est un thème important depuis le Romantisme

- En prolongement possible, analyse iconographique du Massacre de Sardanapale de Delacroix, parce qu’il développe le thème du pouvoir royal associé à la luxure, au meurtre et à la cruauté sadique.

Séance n°4 – Etude de l’incipit d’Hérodias

Extrait proposé : début du chapitre I jusqu’à « le Tétrarque était las de réfléchir. »

Points à étudier :

- L’effet de réel créé par la précision topographique

- Une description géographique effectuée selon un point de vue interne

- La caractérisation du personnage historique d’Hérode

- Une atmosphère mystérieuse qui s’annonce comme tragique

Séance n°5 – L’apparition de Jean-Baptiste le prédicateur

Extrait proposé : passage du chapitre II, depuis « Enfin, on remonta dans la cour. » jusqu’à « Mannaeï voulait étrangler Iaokanaan. »

Points à étudier :

- La cour et la citerne: un espace de théâtralisation / position des personnages

- Le style prophétique de Iaokanaan

- Les réactions contradictoires des membres de l’assemblée

Séance n°6 – Le festin d’anniversaire d’Hérode

Extrait proposé : début du chapitre III jusqu’à « étaient une grande souillure. »

Points à étudier :

- Une scène de festin symbolique d’un passé oriental tout en démesure et en décadence

- Les portraits des trois principaux convives: Hérode, Vitellius et Aulus

- Des conversations religieuses qui témoignent d’importantes divergences

Séance n°7 – La danse de Salomé

Extrait proposé : passage du chapitre III depuis « Mais il arriva du fond de la salle … » jusqu’à « Le Tétrarque s’affaissa sur lui-même, écrasé. »

Points à étudier :

- Un passage structuré en fonction des trois mouvements de la danse de Salomé

- Une danse toute en tension vers un érotisme affirmé

- Salomé, un personnage manipulé par sa mère

Séance n°8 – Le développement du mythe

En prolongement, lecture de deux ou trois textes, associés à deux ou trois iconographies qui témoigneront de l’importance de la figure de Salomé dans la littérature de la seconde moitié du XIXe siècle.

2. En Troisième : La danseuse Salomé au croisement entre littérature et arts plastiques

Corpus de cette séquence :

Textes des Évangiles

Gustave Flaubert, Hérodias, la scène de la danse de Salomé

Huysmans, A Rebours, chapitre V : description du tableau de Moreau consacré à la danse

Tympan de la cathédrale de Rouen

Gustave Moreau, Salomé dansant devant Hérode

Séance n°1 – Gustave Flaubert, Hérodias

Extrait proposé : passage du chapitre III, depuis « Mais il arriva du fond de la salle … » jusqu’à « murmurait des prières, les bras étendus »

Points à étudier :- structure du texte en trois parties: la danse, l’attente de l’exécution, l’entrée de la tête

- Les relations entre les principaux protagonistes du drame

- L’arrière plan politico-religieux du drame

- L’érotisme croissant de la danse de Salomé

Séance n°2 – Les sources bibliques de l’œuvre de Flaubert

Supports exploités : les trois récits des Évangiles synoptiques

Points à étudier :

- Trois structures narratives identiques, mais plus ou moins développées

- Les précisions que l’on trouve dans les deux premiers récits

- La caractérisation succincte des quatre acteurs du drame

- Comparaison avec l’atmosphère tragique créée par Flaubert dans son récit

Séance n°3 – La principale source iconographique de Flaubert

Support exploité : le tympan de la cathédrale de Rouen

Points étudiés :

- Une structure narrative particulière qui met en valeur les deux personnages féminins

- Un élément d’architecture religieuse à fonction didactique moraliste

- Comparaison avec la représentation de la danse par Flaubert dans son récit

Séance n°4 – Une représentation iconographique contemporaine de Flaubert

Support exploité : Gustave Moreau, Salomé dansant devant Hérode

Points étudiés :

- Une architecture mystérieuse

- Les différents protagonistes de la scène de la danse

- La représentation de Salomé

- Comparaison avec les atmosphères créées par le tympan et le texte de Flaubert

Séance n°5 – Huysmans, À Rebours

Extrait proposé : passage du chapitre V, depuis « Entre tous, un artiste existait … » jusqu’à « sous sa tunique bariolée d’orange. »

Points étudiés :

- Une description de tableau en deux parties, qui s’appuient sur les deux figures essentielles d’Hérode et de Salomé

- Une description qui s’anime grâce aux verbes de mouvement et au présent de narration

- Une description qui correspond à la rêverie de Des Esseintes et qui révèle sa psychologie

3. En Troisième ou Seconde : Oscar Wilde, créateur d’une Salomé tragique à la modernité inquiétante

Corpus de cette séquence :

Oscar Wilde, Salomé

Benozzo Gozzoli, La Danse de Salomé

Roger Van der Weyden, Décollation de saint Jean-Baptiste

Henri Regnault, Salomé

Gustav-Adolph Mossa, Salomé : les mains coupées

Aubrey Beardsley, gravures de l’édition anglaise de la pièce de Wilde

Séance n°1 – Aux sources de la pièce de Wilde

Supports exploités :

Les trois textes des Évangiles et les représentations de Gozzoli et de Van der Weyden

Points à étudier :

- La structure narrative des trois sources évangéliques et les rôles respectifs des différents actants du drame

- Comparaison des deux iconographies afin de mettre en relief leur caractère narratif, le rôle d’adjuvant de Salomé et son attitude de rejet quand le bourreau lui tend la tête de Jean-Baptiste, ce qui contrastera avec l’interprétation donnée par Wilde

Séance n°2 – Structure générale d’une pièce qui ressort d’une dramaturgie symboliste

Points à étudier :

- Les différents mouvements de cette pièce en un acte, en s’aidant des didascalies qui signalent les entrées ou sorties des personnages

- La valeur symbolique de l’espace scénique

- Le motif omniprésent de la lune

- Des personnages qui s’opposent en raison de désirs différents et non réciproques

Bilan de cette étude :

- Une pièce qui se construit à partir du schéma implicite de la tragédie classique en cinq actes

- Chacun des cinq mouvements de la pièce apparaît comme la confrontation entre le désir du personnage éponyme et celui des autres personnages de la pièce

- Le désir de Salomé va peu à peu crescendo, se découvre et s’affirme de plus en plus, jusqu’au double drame du dénouement

- Le problème racinien des passions est ici relu à l’aune du thème des pulsions et de l’hystérie développé par la psychanalyse naissante

- Une structure linéaire de l’intrigue contrebalancée par des jeux d’échos thématiques, qui acquièrent une valeur symbolique

Séance n°3 – La scène d’exposition

Extrait proposé : depuis la didascalie initiale jusqu’à « elle ressemble à une fleur d’argent. », page 61.

Points à étudier :

- Les fonctions informatives traditionnelles de la scène d’exposition sont réparties sur deux dialogues distincts, dont le point commun est de commenter ce qui se passe hors scène, dans la salle du festin ou dans la citerne

- La caractérisation antithétique de Salomé, personnage fascinant mais inquiétant, en association avec le thème de la lune et du regard funeste

- Le contexte des divergences religieuses et la fonction moralisatrice de Iokanaan

Séance n°4 – Le ravissement de Salomé

Extrait proposé : depuis « Qui est cette femme qui me regarde ? » (page 77) jusqu’à la didascalie de la page 871

Points à étudier :

- Un coup de foudre qui conduit à une véritable déclaration d’amour paradoxale

- Un sentiment amoureux qui ne tient pas compte du rejet absolu qu’il engendre

- Un désir qui veut prendre possession du corps de l’Autre et qui le morcelle, le fétichise

Séance n°5 – Hérode ou l’illusion du bonheur

Extrait proposé : depuis « Salomé, dansez pour moi. » (page 127) jusqu’à « Je le jure, Salomé. » (page 133)

Points à étudier :

- Le motif de la danse: du don de soi au contrat sans bornes

- Les dessous incestueux de cette invitation royale révélés par la discorde avec Hérodias

- Le thème affirmé du bonheur, symptôme d’un caractère dépressif

Séance n°6 – La parole donnée à l’épreuve du réel

Extrait proposé : depuis « Ah ! C’est magnifique … » (page 141) jusqu’à « C’est bien la fille de sa mère ! » (page 157)

Points à étudier :

- Une scène rythmée par la réitération obstinée de la demande de Salomé

- Les arguments utilisés par Hérode pour obtenir de Salomé qu’elle modifie son désir

- Hérodias, témoin enchanté d’une demande qui la venge

Séance n°7 – Le châtiment du désir nécrophile

Extrait proposé : depuis la didascalie « Un grand bras noir … » jusqu’à l’ordre final d’Hérode

Points à étudier
:

- Un dénouement qui repose sur un face à face insoutenable et sacrilège pour les témoins

- Un sentiment amoureux qui continue de s’affirmer et nie la réalité de la mort

- Une mise à mort de la femme coupable d’hubris

Séance n°8 – Salomé, nouvelle figure de la femme fatale à la fin du XIXe siècle

Supports exploités : tableaux de Regnault, de Mossa et gravures de Beardsley

Points à étudier :

- La représentation d’une Salomé castratrice par Regnault

- Le châtiment imaginé par Mossa suggère un sentiment de culpabilité récurrent chez Salomé

- Les gravures de Beardsley comparées à la construction du personnage de Salomé telle que la propose Oscar Wilde dans sa pièce

- Analyse de la pertinence du jugement que Wilde portait sur ces gravures: «Ma Salomé est une mystique, une sœur de Salammbô, une sainte Thérèse qui adore la lune, et on me montre les griffonnages d’un écolier dévergondé. » (cité par Pascal Aquien, dans sa préface à l’édition GF de la pièce, page 25)

Bilan de cette lecture comparative :

- Évolution dans les représentations iconographiques du personnage de Salomé vers une autonomie de la jeune danseuse par rapport à sa mère

- Une autonomie qui va de pair avec une personnalité qui tend au comportement pathologique, et qui traduit une conception dramatisée des rapports entre le masculin et le féminin

- Une représentation de la femme qui s’inscrit dans les recherches médicales contemporaines concernant l’hystérie et dans les théories naissantes de la psychanalyse

4. En Première : Salomé, personnage emblématique d’une poésie en quête de renouveau

Corpus de cette séquence :

Stéphane Mallarmé, « Hérodiade. Scène. » (1865) dans Poésies (1887)Théodore de Banville, « La Danseuse », Rimes dorées (1870)

Jean Lorrain, « Salomé », Modernités (1885)

Arsène Houssaye, « Salomé », Les Onze mille Vierges (1885)

Guillaume Apollinaire, « Salomé », Alcools (1906)

Ordre d’étude des poèmes :

  1. sonnet de Théodore de Banville : une Salomé qui savoure le meurtre à venir, à l’instar du personnage représenté par Regnault
  2. poème de Arsène Houssaye : le personnage de Salomé s’inscrit dans la lignée des femmes fatales tentatrices, inaugurée par Ève, et qui ne doit inspirer que méfiance dans le regard masculin
  3. sonnet de Jean Lorrain : une Salomé décrite en ballerine, figure capitale de la modernité à la fin du XIXe siècle, mais une ballerine sanglante et perverse
  4. poème de Guillaume Apollinaire : le monologue tragique d’une Salomé qui semble sombrer dans la folie après l’exécution de Jean-Baptiste
  5. extrait de Mallarmé depuis « Triste fleur qui croît seule » jusqu’à « je le sens, je suis seule » : une Salomé qui ne doit plus rien au personnage biblique, amoureuse de sa propre image de jeune vierge, et symbole pour Mallarmé d’une création poétique nouvelle

Pistes d’étude de cette séquence :

- Le sonnet comme forme fixe / formes poétiques plus libres

- Les courants poétiques de la fin du XIXe siècle

- Les représentations du personnage de Salomé, soit du côté de la perversité affirmée, soit du côté d’une innocence revendiquée

5. En Première : De la parodie considérée comme un hommage littéraire

Corpus de cette séquence :

Gustave Flaubert, Hérodias

Jules Laforgue, Salomé

Séance n°1 – Un thème identique, deux nouvelles

Supports exploités : les deux récits, lus dans leur totalité par les élèves

Points à étudier :

- le choix des titres qui annonce deux protagonistes différentes

- la structure des deux récits

- les modifications apportées par Laforgue concernant les données de l’intrigue

Séance n°2 – Étude de l’incipit d’Hérodias

Extrait proposé : début du chapitre I jusqu’à « le Tétrarque était las de réfléchir. »

Points à étudier :

- L’effet de réel créé par la précision topographique

- Une description géographique effectuée selon un point de vue interne

- La caractérisation du personnage historique d’Hérode

- Une atmosphère mystérieuse qui s’annonce comme tragique

Séance n°3 – Comparaison avec un passage du chapitre I de Salomé

Extrait proposé : depuis « Or, accoudé au frais de ruisselets invisibles » jusqu’à « pavoisements et limonades … » (pages 134 -135 de l’édition GF)

Points à étudier :

- Le monologue intérieur du Tétrarque, personnage pris dans le tourbillon du spleen

- Un univers totalement fantaisiste et anachronique

- Les modifications apportées à la caractérisation des personnages de Jean-Baptiste et de Salomé

Séance n°4- Étude de la scène de la danse dans Hérodias

Extrait proposé : passage du chapitre III depuis « Mais il arriva du fond de la salle … » jusqu’à « Le Tétrarque s’affaissa sur lui-même, écrasé. »

Points à étudier :

- Un passage structuré en fonction des trois mouvements de la danse de Salomé

- Une danse toute en tension vers un érotisme affirmé

- Salomé, un personnage manipulé par sa mère

Séance n°5- La scène parodique du vocéro dans Salomé

Extrait proposé : depuis « Or, délicatement campée sur le pied droit » jusqu’à « une âme en goutte de météore transparaissant. » (pages 148 – 149 de l’édition G.F)

Points à étudier :

- Le portrait d’une jeune fille moribonde

- Une danse remplacée par un discours énigmatique, hymne à l’Inconscient qui serait en fait à interpréter comme une sorte Instinct sexuel

- Les réactions de l’assemblée à cet appel à l’amour rapportées de manière ironiques par le narrateur

Séance n°6 – Le dénouement ironique de la « moralité légendaire »

Extrait proposé : depuis « Aussitôt l’objet livré … » jusqu’à « à l’instar de chacun de nous » (pages 152 -153 de l’édition GF)

Points à étudier :

- Un dénouement qui évoque la mort de Salomé et qui donne lieu à une moralité, comme dans les contes

- Une Salomé moderne, qui fait preuve d’un esprit scientifique et s’adonne à des expériences

- Une mort qui ridiculise le personnage et qui en même temps constitue son châtiment

- Un dénouement qui reprend à son compte un des aspects légendaires du destin de la figure de Salomé (sa mort dans l’eau), mais en le modifiant de manière parodique

Séance n°7 – Représentations iconographiques du châtiment de Salomé

Supports exploités :

- Gustave Moreau, Apparition

- Niklaus Manuel Deutsch, La décollation de saint Jean-Baptiste avec éclair et tonnerre

Pistes d’étude :

- Mettre en relief le contraste entre le châtiment de Salomé imaginé par Moreau, plutôt solennel et fantasmatique, et celui imaginé par Laforgue, qui tend à ridiculiser le personnage

- Montrer à travers le tableau de Deutsch que le personnage de Salomé est lié, dans une iconographie plus ancienne, à une interprétation moralisatrice, à une condamnation parce qu’elle figure, entre autre, la luxure

6. En Première : Salomé, réécritures d’un mythe « fin de siècle »

Corpus de cette séquence :

Textes des Évangiles

Gustave Flaubert, Hérodias

Huysmans, À Rebours

Oscar Wilde, Salomé

Guillaume Apollinaire, Salomé

Gustave Moreau, Apparition

Séance n°1 – Huysmans, À Rebours

Extrait proposé : passage du chapitre V, depuis « Quoiqu’il en fût une irrésistible fascination se dégageait de cette toile » jusqu’à « plus troublante que la Salomé du tableau à l’huile » L’étude de ce texte s’accompagne d’un travail préalable de lecture du tableau de Gustave Moreau, L’Apparition et de l’un des deux textes des Évangiles qui développe le récit de la décollation de Jean-Baptiste.

Points étudiés :

- L’organisation de l’ekphrasis du tableau de Moreau, L’Apparition

- Un tableau qui s’anime sous le regard de Des Esseintes

- Une scène fantasmatique qui révèle un érotisme fascinant pour le protagoniste

Séance n°2 – Flaubert, Hérodias

Extrait proposé : passage du chapitre III depuis « Mais il arriva du fond de la salle … » jusqu’à « Le Tétrarque s’affaissa sur lui-même, écrasé. »

Points à étudier :

- Un passage structuré en fonction des trois mouvements de la danse de Salomé

- Une danse toute en tension vers un érotisme affirmé

- Salomé, un personnage manipulé par sa mère

Séance n°3 – Wilde, Salomé

Extrait proposé : depuis la didascalie « Un grand bras noir… » jusqu’à l’ordre final d’Hérode qui clôt la pièce

Points à étudier :

- Un dénouement qui repose sur un face à face insoutenable et sacrilège pour les témoins

- Un sentiment amoureux qui continue de s’affirmer et nie la réalité de la mort

- Une mise à mort de la femme coupable d’hybris

Séance n°4 – Apollinaire, Salomé

L’étude de ce poème pourra donner lieu à un commentaire composé.

Pistes possibles :

- Une réécriture poétique du mythe de Salomé sur le mode de la fantaisie

- Un monologue qui dévoile une Salomé qui sombre dans un état proche de folie

Pour construire les parties de ce commentaire, on pourra proposer un travail sur les questions suivantes :

A. Pour la première partie

1) Comment l’amour de Salomé pour Jean-Baptiste est-il caractérisé dans le deuxième quatrain ?

2) En quoi la représentation du décor et des personnages évoqués opère-t-elle un syncrétisme insolite?

3) Quel rôle joue Salomé dans la cérémonie des funérailles de Jean-Baptiste ?

B. Pour la seconde partie

4) De quelle manière Salomé évoque-t-elle celui dont elle a ordonné la mort?

5) A qui est imputée la responsabilité de la décollation de Jean-Baptiste?

6) En quoi l’invitation à la danse peut-elle être perçue un désir impossible d’oubli ?
 

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