Présentation de la collection
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Aborder les textes fondateurs à tous les niveaux de l’enseignement secondaire
En songeant aux textes fondateurs et notamment à la Bible, il est devenu habituel de se tourner vers la classe de 6e. Mais le cadre institutionnel des programmes est beaucoup moins restreint qu’il n’y paraît, et il est possible d’aborder ces textes du patrimoine à tous les niveaux du Secondaire, de la 6e à la Terminale. En 4e et 3e, l’étude du texte argumentatif ou de la poésie, lyrique et engagée, offrent, par exemple, de nombreuses pistes. Au lycée, tous les objets d’étude se prêtent à la référence aux textes bibliques. Le cadre institutionnel s’est encore élargi, avec la mise en place du Socle commun des connaissances. (Voir Une nouveauté à prendre en compte : le Socle commun de connaissances et compétences (décret du 11 juillet 2006)
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Aborder les textes fondateurs comme des textes littéraires
Alors que l’idée ne viendrait à personne de nier que l’Odyssée, l’Iliade d’Homère, Les Métamorphoses d’Ovide ou L’Enéide de Virgile soient des textes littéraires, il en va autrement, dès lors qu’il s’agit d’aborder la Bible. Pour certains, les textes qui la composent demeurent une compilation plus ou moins hétéroclite et cohérente qui ne suffit pas à leur donner le statut d’œuvres littéraires. Les rédacteurs, souvent anonymes, peinent, selon ce point de vue, à acquérir le statut envié d’auteurs.
On peut expliquer et comprendre un tel parti pris : l’histoire des études bibliques, depuis le XVIIe siècle, n’a cessé de mettre en évidence l’hétérogénéité de certains textes bibliques, de dévoiler les différentes strates qui les composent : le travail de compilation, pour un seul texte, a pu s’effectuer sur une longue période historique. Cependant, sans remettre en cause les acquis des méthodes de lecture historico-critiques (voir, en annexe, Bref historique des lectures de la Bible : de la tradition à la lecture littéraire), de plus en plus de chercheurs consacrent leur temps à mettre en évidence la cohérence littéraire des textes bibliques : loin d’être de simples compilateurs, nous disent-ils, les rédacteurs de la Bible apparaissent comme des auteurs à part entière, capables d’une grande intelligence narrative et de génie poétique.
Le soutien de cette école de lecture littéraire de la Bible doit permettre aux enseignants de lettres d’éviter les nombreux écueils qui se présentent à eux, dès lors qu’il s’agit d’étudier les textes bibliques en classe. Si toute approche catéchétique doit être proscrite devant les élèves, la prise de parti dans le débat sur l’historicité des figures bibliques n’est pas non plus de notre fait : qu’Abraham ou Moïse aient existé ou non ne dispense pas d’analyser comme des cycles littéraires les textes où ces figures interviennent ; de même, que l’historicité des paroles et des actes qui composent la vie de Jésus soit confirmée ou non ne doit pas nous empêcher d’étudier les paraboles ou les récits de miracles dans l’économie littéraire des textes évangéliques, de constater la puissance narrative à l’œuvre dans les Évangiles.
Pour conclure sur cette question, notons qu’on voit mal comment, en dehors même de toute considération religieuse, la Bible serait parvenue à inspirer tant d’œuvres littéraires, tant de tableaux illustres, si elle avait été supportée par des auteurs médiocres. L’idée ne serait jamais venue à Baudelaire ou Hugo de nier la qualité d’œuvre littéraire à la Bible.
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Faire lire les textes par l’image et l’image par les textes
Il semble vain d’aborder de manière satisfaisante l’essentiel de notre patrimoine littéraire en laissant de côté les textes fondateurs dont les œuvres sont imprégnées : comment lire Hugo ou Baudelaire sans faire référence à la Bible ? Prenons un exemple plus près de nous : comment ne pas voir dans le personnage de Meursault, le protagoniste de L’Étranger, une figure christique ? L’œuvre de Camus, comme celle de beaucoup d’autres écrivains, est presque saturée de références bibliques. (Il suffit, pour s’en convaincre, de lire, tout simplement, les titres de ses principaux ouvrages : Les Justes, La Chute, Le Premier homme). Plus largement, comment aborder en classe un art comme la Peinture, sans faire référence aux textes bibliques dont l’essentiel du patrimoine peint constitue une illustration ou un commentaire ? C’est pourquoi la collection veut laisser une place importante à la lecture d’image : un tableau et le texte auquel il fait référence doivent être l’occasion de mieux se lire l’un l’autre.
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Les dossiers de la collection
Chaque dossier-parcours s’attache à une thématique ou à une œuvre et comporte cinq rubriques :
- « Présentation » : une thématique choisie en fonction de sa récurrence dans les textes fondateurs ou de sa postérité dans notre littérature ; ou bien une œuvre choisie en fonction de sa présence dans les programmes.
- « corpus littéraire » : un ou plusieurs groupements de textes doivent permettre de mettre en évidence cette postérité dans l’histoire de la littérature française ; si on étudie une œuvre en particulier, il s’agit d’en établir le parcours littéraire.
- « Texte et image » : une étude littéraire du ou des textes fondateurs qui servent de base à la thématique choisie, accompagnée d’une confrontation avec les ressources iconographiques qui l’illustrent.
- « Pistes pédagogiques » : elles définissent le cadre pédagogique dans lequel s’inscrivent les groupements de textes et les analyses iconographiques.
- « Ressources » : des bibliographies de titres commentées qui permettent d’approfondir la thématique étudiée.