Présentation
L’auteur
Ahmed Abodehman est né dans la tribu des Kahtanis au creux des hautes montagnes de l’Assir en Arabie Saoudite. Après ses études à Ryad, il choisit de s’installer à Paris en 1982. Son récit, La Ceinture, raconte son enfance dans le village et son arrivée en France (lire l’entretien avec Ahmed Abodehman dans la rubrique Documents et supports complémentaires).
Le récit
« Un poète est un monde enfermé dans un homme » Victor Hugo.
Ce roman autobiographique d’Ahmed Abodehman est l’œuvre d’un poète qui nous livre le monde qui l’a construit. Ce monde, c’est son village « si près du ciel » où l’homme n’est qu’une « petite cellule de son grand corps ». Mais qu’est-ce qu’être un homme dans ce monde là ? Et qu’est-ce qu’être un poète ?
Le roman commence par « je suis » et c’est bien à cette recherche puis à cette affirmation de l’identité qu’il tente de répondre. Une identité qui n’est pas linéaire mais le carrefour de plusieurs histoires, de plusieurs personnes et de plusieurs mondes.
Pourquoi écrire en français, cette langue qui n’est pas sa langue maternelle, si loin du langage de sa tribu ? Cela permet au lecteur de « partager » son monde et l’incite peut-être à mieux réinventer le sien.
Les thèmes
Ahmed Abodehman et le village présenté comme une entité ne sont pas les seuls personnages du roman. La poésie est présente partout et avec elle, la mère, qui la lui a apprise et qui lui en a transmis le goût et le sens. L’auteur parle encore le langage des ancêtres qui étaient tous des poètes puisque la poésie est née dans ce village comme le raconte la légende.
La figure du père et celle de la terre tiennent une place centrale. Le narrateur leur confie son secret.
Enfin, il faut considérer Hizam, « mon personnage principal » dit l’auteur dans l’épilogue, la figure de l’homme, celle qui confia, à l’auteur, la mission de « garder l’âme du village ». A t-il « vendu » cette âme en fixant par écrit, la tribu, le village, les mythes fondateurs ? C’est la faute de l’école aurait pensé Hizam, cette école qui lui a donné « une âme et un langage » (p. 43) différents, plus près de sa vérité. Ce parcours présente une lecture possible du roman, celui de la construction d’une identité.
[Haut de page]